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Exomars

collective,

Manif d'art 9- volet Jeunes commissaires

(commissaires : Florence Gariépy et Sevia Pellissier

Isabelle Falardeau

Hors-champ en chantier

(texte du catalogue d'exposition par Sevia Pellisier)

 

Isabelle Falardeau pratique la photographie et l’installation afin de mettre en contexte ses images dans un espace construit. Ses recherches récentes se penchent sur l’image, sa spatialisation et son hors-champ. Depuis 2008, elle poursuit une carrière en enseignement des arts visuels au collégial tout en continuant en parallèle sa pratique artistique.

 

Son corpus se compose d’images surexposées qui laissent voir des parcelles de sujets inhabituels. L’artiste se déplace dans des lieux délaissés, semi-aménagés ou purement fonctionnels et photographie les traces de constructions humaines. Elle donne à voir certains endroits ordinaires comme des fragments d’espaces et de bâtiments, des piles de matériaux bruts ou usés ainsi que des terrains vagues.

 

Falardeau reconstruit ce lieu en photo et laisse apparaître quelques détails et textures au travers de grandes zones blanchies par la lumière. En effaçant les formes originelles, elle crée des images qui correspondent davantage au souvenir subjectif qu’elle se fait d’un endroit. 

 

Fascinée par l’idée du construit, elle réfléchit ses compositions photographiques comme des fabrications. À tel point qu’elle délaisse l’accrochage mural classique pour faire cohabiter images et structures de bois rappelant la forme des charpentes de bâtiments.  En échafaudant l’image à la sculpture, elle accentue le lien physique entre le fabriqué et le sujet photographié. Véritable parergon comme aurait pu l’entendre Derrida, ce « cadre » coopère si bien avec la photographie qu’il transcende le simple supplément et devient partie prenante de l’image, se transformant ainsi en une seule installation. Intégrées à ces structures autoportantes, les images installatives prennent un tout autre sens et impliquent physiquement les regardeurs qui doivent maintenant circuler autour de cette micro architecture.

 

Pleinement consciente de la subjectivité du médium photographique, Falardeau travaille à trouver le point de tension entre ce qui est montré et ce qui ne l’est pas. Elle efface ainsi sans gêne les détails de ses images, l’environnement duquel elles sont tirées et les usages liés à ces architectures, les remettant en chantier pour créer un nouveau hors-champ de possibles. 

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